Le Républicain Lorrain, 31/10/2012

Les maths en musique

pour une apothéose

La conférence de clôture du congrès de mathématiques a rimé avec réel enchantement.

Des maths en musique et en humour.

Impossible d’avoir encore peur des maths après le 54e congrès national organisé à l’IUT du Saulcy par l’association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public. Ce congrès s’est achevé hier.

Xavier Viennot, directeur de recherche émérite au CNRS de Bordeaux, accompagné au violon par Gérard Duchamp, mathématicien également, a livré un exposé de clôture intitulé Les preuves sans mots, dans un amphi comble. Humour et érudition ont fait vibrer la salle.

Les quelques profanes, égarés parmi les profs de maths de tous âges, ont ainsi entendu, pour la première fois de leur vie, des expressions comme « les chemins de Motzkin », « les mots de Dyck », « le nombre de Catalan », « l’identité de Touchard ».

Ponctuées par des airs de violon, où le même profane a reconnu avec une sorte de soulagement La Truite de Schubert, les démonstrations scientifiques, appuyées de diagrammes et de schémas projetés sur le grand écran, prouvaient que l’on peut être une tête en maths et avoir un sacré sens de l’humour.

Compter les particules une à une

« Nous sommes ici diamétralement opposés à la conférence inaugurale, consacrée à la meilleure et la pire des erreurs de Poincaré. À l’inverse des probabilistes, nous, ici, on compte de manière exacte, on compte les particules une à une ! », déclarait Xavier Viennot.

Des séquences de Sloane, des animaux dirigés, sigma variable d’empilement, les diagrammes de Feynman se sont accumulés dans l’amphi dans une ambiance détendue mais studieuse.

Si vous n’y comprenez rien et que « vous n’êtes pas bon en maths parce que vous êtes littéraire », rassurez-vous : Zeiberg a publié un livre intitulé A = B et le regretté Philippe Flajolet, un livre rouge de 800 pages sur la combinatoire analytique… À lire absolument en cas d’insomnie.

C. L.